Une ferme en Aquaponie sur Nice ?


L’ Aquaponie c’est la conjonction de deux principes reconnus pour leur excellent rendement: l’Hydroponie pour la culture de légumes et plantes et la Pisciculture pour la production de poissons. Une technique qui sera demain la norme dans nos villes.

L’aquaponie, c’est la culture de végétaux en symbiose avec l’élevage de poissons (ou d’écrevisses). Ce mode de culture a été utilisé depuis la haute Antiquité, nous n’inventons rien ! Ce sont les effluents des poissons qui servent d’engrais pour le végétal cultivé. Une belle technologie verte peu reconnue dans notre région mais qui est en plein essor de par le monde.

L’Aquaponie  permet de produire des protéines animales localement  et même dans des espaces restreints (env 40kg de poisson par an dans 1m3). En fournissant une récolte de poisson frais, un système Aquaponique permet de satisfaire nos besoins en protéines animales fraiches et locales tout en maitrisant les conditions d’élevage.

aquaponie-sous-serre

Il est possible de nourrir les poissons avec des lombrics « bios », nés d’un biocompost de déchets organiques urbains, l’excédent de vers constituera la nourriture essentielle des truites ou des carpes (on peut aussi y ajouter l’élevage de soldats noirs ou de vers de farines).
Le système aquaponique nécessite de l’ombrage afin réduire le stress des poissons qui ont peur de prédateurs potentiels en plein soleil, ce qui permet une parfaite intégration dans une ferme en permaculture, en utilisant les zones non cultivables ou les bâtis.
La culture des légumes est largement simplifiée : pas de terre à préparer, de désherbage ou d’arrosage. L’essentiel du travail est le semis et la récolte régulière.
En aquaponie, l’élevage des poissons ne nécessite qu’une petite visite quotidienne, pour vérifier l’équilibre des nitrates et nourrir les poissons, ce qui prend quelques minutes.

L’Aquaponie en chiffres

%

90% d'eau en moins

50 à 60 kg de légumes par an au m2 !

40 Kg de poisson par an au m3 !

Soit 10x plus qu'en agriculture conventionelle

En moins de 6 mois, la France consomme l’équivalent de l’ensemble des ressources halieutiques qu’elle peut pêcher et élever dans ses eaux nationales métropolitaines ! Nous devons absolument concentrer nos effort sur l’aquaculture marine dans le bassin méditerranéen mais nous pouvons aussi compter sur l’Aquaponie pour fournir nos villes en poissons.

Romainville, en 2012, une étude de faisabilité proposait de construire des serres en toitures des logements HLM. Finalement, la production maraîchère aura son bâtiment dédié, qui devrait être achevé à l’été 2018 sur une parcelle de l’Office public de l’habitat (OPH).
Les 3 800 m² de cette future « tour maraîchère », dont le chantier devrait débuter au printemps 2017, seront répartis sur deux ailes, dont la plus haute culminera à 24 mètres. Plus de 1 000 m² des surfaces seront consacrés à la production, qui se fera en bacs de culture. Le bâtiment sera également doté d’espaces pédagogiques et d’un point de vente. Ce projet porté par l’OPH, la mairie et le territoire Est Ensemble représentera un investissement de 4,6 M€.

À Nice, dans l’ÉcoVallée, une structure moins haute comprenant une zone dédiée à l’Aquaponie ainsi qu’une ferme pédagogique et une zone en agroécologie pourrait voir le jour, sans y consacrer le même investissement si l’on engage des partenaires privés dans l’aventure (comme un hyper de la vallée pour la vente directe ou des maraîchers locaux) et des producteurs d’énergie verte pour le surcoût des serres.

©Ilimelgo et Secousses architectes /Poltred perspectiviste – Le chantier de la tour maraîchère de Romainville, dans le quartier Marcel-Cachin, devrait débuter au printemps 2017


Une méthode ancestrale


(Extrait du Projet Apiva de l’INRA)

L’aquaponie est une technique de production ancestrale, répandue à travers le monde (on en retrouve la trace en Amérique Centrale chez les Aztèques ou en Asie associée aux rizières) qui permet de produire en symbiose poissons et productions végétales.
Cette technique repose sur la constitution d’un écosystème combinant trois familles d’organismes vivants différents dans un même cycle écologique :

  • Des poissons (d’eau chaude ou froide) qui produisent des déjections riches en azote (azote ammoniacal et urée) et en phosphore,
  • Des bactéries aérobies qui transforment l’azote ammoniacal et l’urée en nitrite (Nitrosomas spp.) puis nitrate (Nitrobacter spp.) assimilable par les plantes,
  • Des plantes cultivées hors-sol qui utilisent les nutriments en solution dans l’eau d’élevage des poissons.

La maîtrise de cet écosystème repose sur un juste équilibre à atteindre entre les tailles des différentes populations, et le maintien des paramètres physico-chimiques de l’eau (pH, oxygénation,…) dans des variations acceptables pour les plantes, les poissons et les bactéries.
Pour qu’une culture aquaponique soit un succès, il est indispensable de bien concevoir le système, en terme de dimensionnement, de planification de la production, d’entretien et de surveillance quotidienne.

Voir le projet APIVA de l’INRA


L’Hydroponie ou la « Bioponie »


Alors que l’agriculture intensive commence à montrer certaines limites, l’hydroponie apparaît comme une solution de efficace et jugée indispensable pour nourrir l’espèce humaine sans nuire à la planète.
L’Hydroponie repose sur un principe relativement simple et es avantages sont autant économiques que sanitaires ou qu’environnementaux. Elle prend tout son sens dans les Fermes Urbaines et les Fermes Périurbaines ou rurales (avec ou sans Aquaponie), où l’on peut envisager une production de plus grande ampleur.
L’essentiel étant de ne pas utiliser d’intrants chimiques (bioponie), à ce jour la norme Bio n’inclue pas les cultures hors-sols même si la qualité de celles-ci peut la mériter. Il n’est évidement pas question de remplacer une culture traditionnelle mais d’utiliser les espaces réduits dans les villes et d’offrir aux zones rurales, la possibilité de produire certaines denrées qui ne poussent pas naturellement sur leur territoire.

Culture hors sol avec substrat reconstitué

  • Le principe de ce système de culture est de reconstituer un sol par biomimétisme à partir de déchets urbains.
    Le substrat est composé de plusieurs couches pour un rendement optimal :
  • Compost de déchets organiques issus du consumérisme urbain
  • Déchets de champignonnières;
  • Bois broyé (issu des collectivités ou d’entreprises paysagistes et transformé par une entreprise d’insertion).
  • Installation de ces éléments en « lasagnes ».

De nombreux avantages:

  • Recyclage des déchets organiques
  • Refuge de biodiversité
  • Production importante
  • Optimisation de l’espace
  • Circuits-courts